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29 janvier 2008

articles de presse

voici quelques articles proposés à vos esprits critiques:

Quand les auditeurs débarquent en entreprise
[ 28/01/08  Les Echos   ] MURIEL JASOR

Quand_les_auditeurs_d_barquent_en_entreprise

proposé par Marion LAIGRE

Quand les auditeurs débarquent en entreprise
[ 28/01/08  Les Echos   ]

Les relations sont bonnes entre entreprises et cabinets d'audit. Mais elles pourraient encore évoluer et gagner en temps, en argent et en valeur ajoutée.

Il serait dommage que l'ampleur de la fraude découverte au sein du groupe Société Générale - 5 milliards d'euros !- occulte l'importance du renforcement des procédures de contrôle interne effectué au sein des entreprises ces dernières années. Depuis les scandales Enron, WorldCom et autres Parmalat, les groupes ont considérablement fait évoluer leurs systèmes d'information. Ils disposent de puissants logiciels intégrés et ont embauché pléthore de contrôleurs financiers (positionnés hors hiérarchie opérationnelle) pour procéder à quantité de contrôles permanents et occasionnels. Tout un dispositif qu'en ce début d'année, des équipes entières d'auditeurs externes s'apprêtent à contrôler.

En effet, chaque année, avec une régularité de métronome, ces professionnels - gros cartons de dossiers et ordinateurs sous le bras - n'ont pas leur pareil pour dérouler leurs questionnaires types et effectuer des recoupements en tous genres. Durant plusieurs semaines, ils passent au crible des écritures comptables à coups de techniques bien particulières : des sondages, des contrôles de cohérence, d'existence et de véracité de montants. Et déroulent leurs programmes de travail pour vérifier la sincérité et la régularité des comptes annuels.

« L'audit légal, c'est du relevé de compteurs », estime Jérôme Stioui, président de Directinet et directeur général d'IPT France. « C'est obligatoire ; il faut en passer par ces missions de conformité et répondre scrupuleusement aux questions types. La première mission d'audit requiert un important investissement du directeur financier : il doit tout expliquer ; cela peut être harassant », poursuit Jérôme Stioui. « Avec le temps, fort heureusement, le processus se rôde et ça va plus vite chaque année. »

Au quotidien, loin d'être spontanées, les bonnes relations se travaillent. Car, face aux auditeurs qui tout à la fois doivent se montrer fermes pour recueillir de l'information et collaborer avec les salariés d'entreprises clientes pour obtenir des explications, le personnel interrogé ressent souvent un sentiment de gêne et de perturbation.

Equipes jeunes

« A force de passer du temps en explications, il arrive parfois que cela confine à l'exaspération », reconnaît un manager d'un cabinet d'audit. Il faut dire que la jeunesse des équipes - des diplômés d'écoles de commerce ou d'ingénieurs ou d'un troisième cycle universitaire - jouent en leur défaveur. « Un débutant qui a acquis les méthode du cabinet peut, au départ, moins bien connaître la comptabilité d'un client et donner l'impression qu'il se forme auprès des salariés sollicités », reconnaît-il. « Mais il est aussi chapeauté par des auditeurs plus expérimentés (seniors) et au bout de deux semaines, il sait détecter des faiblesses qu'un comptable d'entreprise n'a pas su repérer en un an de travail. »

Plus subies que désirées, les missions d'audit légal sont bel et bien vécues comme un mal nécessaire. « A chaque fois que j'entrais dans le bureau de cette comptable d'une cinquantaine d'années, elle interrompait ses conversations téléphoniques par un : je dois te laisser, je suis avec le commissaire », se souvient un ancien auditeur. « C'est dire si nous sommes perçus comme des empêcheurs de tourner en rond. »

Il reste que le personnel d'entreprise et les équipes d'audit finissent toujours par trouver un modus vivendi après la levée de quelques incompréhensions. « Dans l'ensemble, les relations sont bonnes avec les cabinets d'audit », souligne François Meunier, président de l'association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DFCG). « Les grands cabinets fournissent un service à très forte valeur ajoutée du fait de la qualité de leur personnel et du regard transversal qu'ils ont sur le métier du client. »

Aux travaux d'audit légal (commissariat aux comptes), les cabinets ajoutent parfois aussi - dans le respect de la déontologie - des revues d'états financiers et des diagnostics de procédures. « Les associés et managers s'entretiennent de points précis avec le directeur financier et ensuite, en période intérimaire [entre deux clôtures d'exercice, NDLR], leurs équipes de juniors et seniors procèdent à des revues de procédures. Ces travaux nous permettent de détecter là où le bât blesse, c'est très utile », reconnaît un comptable. Un avis que ne partage pas François-Xavier Floren, directeur général d'Orsyp (édition de logiciels) : « L'audit légal est indispensable au bon fonctionnement de notre économie et je respecte infiniment ce travail. En revanche, je déplore le mélange des genres. Un médecin généraliste qui détecte une faiblesse au coeur chez son client ne saurait s'improviser cardiologue. Alors pourquoi vendre des prestations annexes ? »

Le débat reste ouvert. La chose certaine est que, si l'audit légal les laisse indifférentes, les entreprises sont en revanche friandes en services ad hoc. « J'ai apprécié, dans le cadre d'une mission contractuelle, la qualité des travaux effectués lors d'un audit de rachat. Cela a donné lieu à un intéressant ping-pong intellectuel entre les auditeurs et nos équipes », indique Jérôme Stioui. « En revanche, au terme d'un audit légal, on enferme le rapport de fin de mission dans une armoire et on ne le ressort jamais ! Ah si, une fois, pour un point de droit précis relatif à des conventions réglementées que souhaitait vérifier ma société-mère. »

L'embarras du choix

Face aux cabinets comptables de quartier, aux Big Four (Deloitte, Ernst & Young, KPMG, PricewaterhouseCoopers), aux cabinets français à assise internationale (Mazars, Fiducial) et aux autres regroupements de structures indépendantes (France Défi, etc.), les entreprises ont l'embarras du choix (« Les Echos » du 4 octobre 2007). Certaines se laissent séduire par une signature internationale, d'autres ne jurent que par de petites structures et toutes achètent de la confiance. « Quant aux tarifs, ils varient beaucoup, de 1 à 6 dans les grands cabinets », souligne un dirigeant.

Pour sa part, la DGCF réfléchit à comment faire évoluer les relations entre grands groupes et cabinets internationaux. « Les gros cabinets doivent encore travailler à l'homogénéisation de leurs pratiques », estime François Meunier. « Leurs structures locales sous forme de partnership leur permettent moins que d'autres industries de gérer des grands comptes à un niveau mondial. Ils ne sont pas toujours capables, par exemple, d'identifier une situation de conflit d'intérêt, ce que font beaucoup mieux les banques d'affaires et les agences de publicité, pour prendre deux métiers globalisés. »

Quant aux conséquences du renforcement des systèmes de contrôle interne au sein des groupes, il pourrait à terme changer la nature des travaux des auditeurs externes. « Face à un système de gestion interne très renforcé et dont la fiabilité serait vérifiée, les auditeurs pourraient être amenés à faire des contrôles moins pointillistes et à se transformer en supercontrôleurs des vérificateurs internes », poursuit François Meunier. Et tout le monde y gagnerait : les entreprises économiseraient du temps et de l'argent et les auditeurs externes verraient leurs tâches revalorisées, car plus transversales et davantage à valeur ajoutée. Les réflexions demeurent en cours.

MURIEL JASOR

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